Wissembourg Historique

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DSCN9340Pas de doute, nous sommes en Alsace.

Wissembourg, à l'extrême nord-Est de la France, est un Bourg frontalier comme beaucoup d'autres.

En fait plutôt une petite ville typiquement alsacienne.

Sensiblement de la même importance que Briançon, il y a que deux milles habitants de moins pour une surface de plus du double mais il n'y a pas les montagnes qui contraignent l'expansion de la ville.

DSCN9341Bâtiments anciens restaurés.

Les contraintes économiques sont totalement différentes, ce qui permet de maintenir un patrimoine qui a beaucoup souffert (1914/1918 & 1939/1946 bombardements réciproques des belligérants) et dont il ne reste que quelques monuments.

Les rues sont parfaitement entretenues bien qu'il y ait également beaucoup de neige dans cette région en hiver.

Le stationnement y est, aussi, plus respecté mais il est connu que les Allemands et les frontaliers français sont des gens disciplinés donc plus respectueux des règles, Wissembourg, qui a changé deux fois de statut national depuis la guerre de 1870 (Napoléon III) c'est à dire à peine plus d'un siècle, subit une influence "Teutonne" très remarquée.

Mais la langue couramment pratiqué est l'alsacien, qui n'est pas de l'allemand bien que s'y rapprochant énormément, la langue en général étant toujours le français.

En comparaison, à Briançon très peu de gens parlent l'italien bien que côté italien une grande partie de la population parle parfaitement le français qui fut la deuxième langue obligatoire en Italie jusqu'aux années 1960, ici c'est une compréhension réciproque des deux côtés de la frontière.

DSCN9344Ce qu'on peut faire ici !

On peut le faire ailleurs.

Ce n'est qu'une volonté politique municipale.

C'est un peu ce dont à quoi aurait pu ressembler la mairie de Briançon si cette dernière avait été intégrée à "Colaud", parkings discret et verdure.

Certes, le climat est différent mais la neige n'est pas un obstacle majeur, comme partout, elle fond.

La végétation n'en a jamais souffert, au contraire.

Ce sont surtout les moyens humains et financiers qui, consacrés à tel ou tel site, en sont déterminant.

100_8903.JPGUne rue ombragée de Briançon. (Photo IHUEL Jean-Luc du 23/07/2012)

Certes, ce n'est pas le même cachet.

Ça n'a pas non plus la même utilité et c'est surtout terriblement négligé.

Pour revenir à la photo précédente, en rasant tout ce qui est autour de "Colaud", on obtiendrait sensiblement la même perspective très agréable tout en ouvrant la ville, donc un attrait touristique et un essor économique non négligeable.

Et puis pour les habitants, quel bouffée d'oxygène !

Le tourisme de Wissembourg est différent de celui de Briançon qui est un tourisme de masse surexploité économiquement.

Ici, la ville vit également du tourisme mais il est disséminé tout au long de l'année, par une gestion mieux calculée et un accueil différent.

Le problème de Briançon c'est l'absence d'accueil touristique en dehors de la vieille ville, devenue quasi-inaccessible alors que l'attrait touristique n'est pas que concentré en vieille ville.

Mais il n'est jamais trop tard pour redresser la barre.

DSCN9347L'Abbatiale St Pierre et St Paul de Wissembourg.

Devenue Collégiale, l'équivalent de la collégiale de Briançon qui est plus modeste et n'a qu'à peine 300 ans, la vieille ville d'origine de Briançon, elle, a un peu plus de mille ans.

Celle de Wissembourg, construite à l'origine depuis 661, soit 1351 ans, est en parfait état bien que les guerres et les incendies, nombreux à ces époques où le bois dominait dans la construction, lui aient infligé quelques dégâts vite réparés. (Tout est relatif dans le temps)

Je n'ai pas eu l'opportunité d'y rentrer, je suis arrivé durant l'office du dimanche et ce n'est pas une heure à laquelle on s'adonne au tourisme dans l'édifice.

Mais comme je ne suis qu'à dix kilomètres, j'y retournerais pour approfondir mes connaissances.

Il y a bien des renseignements Internet mais certains sont contradictoires, je préfère me baser sur ce que je vois.

DSCN9348Je me contente donc d'une première visite.

Cette statue, en bronze, est celle d'un moine.

DSCN9349bisOccupée par des moines soutenus particulièrement sous Saint Louis.

Il est indéniable que cette congrégation a oeuvré le plus pour la reconstruction des parties incendiées et la mise en valeur de l'édifice.

Consécration réalisée sous Philippe III le Hardi, ces périodes troubles, qui tendaient vers la monarchie absolue, ont engendré ces congrégations immensément riches qui faisaient vivre les seigneurs et soutenaient les rois.

Richesses et puissances acquises en majeure partie par l'effondrement de l'empire romain le 4 septembre 476 et qui génèrera le saint Empire germanique j'usqu'à Charles Quint qui en sera l'empereur de 1519 à 1558, date de sa mort peu de temps après François 1er qui fut son prisonnier après la bataille de pavie en 1525.

C'est l'effondrement de l'Empire Romain qui ouvre la voie à la religion Catholique et surtout à sa colossale fortune en à peine deux siècles, ce qui permit à cette nouvelle congrégation la construction de grands édifices religieux ayant pour but réel l'enseignement, la théologie et la rhétorique en étant les piliers.

Entrer dans les ordres à cette époque équivalait à s'élever dans la société, obtenir un rang et surtout s'enrichir.

Une bonne partie de la noblesse des siècles suivants est issue du clergé.

C'est aussi du clergé que naquirent les grandes conquêtes dont les croisades et la naissance de l'ordre des templiers, principaux constructeurs des cathédrales, monuments religieux  imposants ayant coûté des fortunes que même la monarchie en place ne pouvait se payer. (Chartres, Paris, Orléans, Reims, etc)

Revenons à Wissembourg.

DSCN9350Une Gargouille.

Terme réel de ce genre d'ouvrage, appelé comme tel du fait des "gargouillis", bruits de l'eau s'en échappant durant les pluies.

Nos gouttières d'aujourd'hui en quelques sortes, surtout édifiées pour éviter le ruissellement des eaux le long des murs donc leur dégradation rapide.

Les Gargouilles de la vieille ville de Briançon ont la même fonctions, mais au sol surtout, à l'origine, pour avoir de l'eau en permanence en prévention des incendies, nombreux dans cette ville à l'époque constituée pour 80 % de bois et torchis, et contenant énormément de fourrage sous toiture.

Le ruissellement des eaux se faisant au milieu de la rue, à l'époque en terre battue, puis empierrée et refaite plusieurs fois, la dernière en 1996/1997.

Avant son alimentation par les sources naturelles, ce qui est de nouveau le cas depuis le début de l'année 2012, de canaliser les eaux de ruissellement par un "méat" central évitait la dégradation trop rapide de la rue et l'affouillement des fondations des maisons par les eaux.

100_8915.JPGLa Grande gargouille à Briançon. (Photo IHUEL Jean-Luc du 23/07/2012)

C'est devenu, maintenant, une attraction touristique mais aussi un précieux auxiliaire pour l'évacuation de la neige en hiver si l'eau coule abondamment.

DSCN9351Clocher octogonal.

A l'époque, prouesse technique puisque les méthodes de construction se voulaient circulaires afin de répartir les forces des masses sur la totalité de l'édifice.

En fait, un clocher octogonal est circulaire à l'intérieur, ce n'est qu'un cône. (Lire "Les Piliers de la terre" et "Un monde sans fin" de Ken Follett, éditions Robert Laffont) 

Maintenant avec charpente, jusqu'au 12ème siècle sans charpente, une juxtaposition soigneusement calculée de diverses pierres de diverses tailles, collées à la chaux.

DSCN9354bisDepuis le moyen-âge, ça a changé.

Et puis je n'étais pas là.

Les bases de l'édifice sont d'origine.

DSCN9356La maison du sel.

Pas rassurante la charpente.

En fait toute cette partie déformée est vide, le poid très important du toit ayant déformé la charpente qui doit certainement être suivi et entretenu pour garder ce "cachet" touristique.

Le reste de l'établissement est un hôtel restaurant.

Cette bâtisse fut, en 1148, le premier hôpital, utilisé par la suite en dépôt de sel de la ville elle fut utilisée comme abattoir au XVIIème siècle.

C'est tout ce que j'ai pu glaner comme informations mais j'y retournerais.

DSCN9357Arches "Gothiques".

Qui soutiennent l'édifice comme presque tous ceux de cette sorte.

En plus a été confectionné une toiture qui abrite des intempéries.

Les "contre-renforts" de la cathédrale Notre Dame de Paris sont ajourés mais plus vieux de deux siècles. 

Les "contre-renforts" des arcs boutants (Photo) étant surmontés d'une sculpture représentant un clocher, tous identiques. (La partie la plus haute est "agrafée" de la même façon que les pierres du mur du chemin de ronde Ouest de la petite gargouille à Briançon, bien visible tout en bas) 

DSCN9359Tour-clocher occidentale de l'Abbatiale.

Vestige de l'édifice d'origine restauré en 2007, surtout la toiture que je n'ai pas photographiée, ce que je ne manquerais pas de faire la prochaine fois.

DSCN9358D'où la statue sur le devant de l'Abbatiale.

Les pierres ont mille ans.

Plus près de Briançon il y a Milan mais ce n'est pas pareil. (Lol, il fallait bien que je sorte une connerie !)

DSCN9360Entrée du sanctuaire de la tour.

DSCN9361Enceintes extérieures de l'édifice.

Conçu comme les cloitres, en plus grand vues les dimensions des arcs boutants.

Lieux de promenade et de détente des moines.

Il ne faut pas oublier le contexte de l'époque, qui n'a absolument rien à voir avec maintenant et pour juger de l'importance d'un édifice il faut se replonger (fantasmagoriquement) dans l'état d'esprit de l'époque et de l'environnement.

Ce qui est valable pour tous les édifices anciens qui semblent dénaturés par l'environnement actuel mais qui avaient une importance capitale à l'époque de leur construction où la religion était le pilier de la vie de tout et de tous.

Avec uniquement les prières et les livres pour toute instruction et concentration en dehors des travaux des champs et de ceux de construction de nouveaux édifices.

A ces époques, où un enfant sur quatre arrivait à l'âge adulte (Seize ans considéré comme tel en ces temps de trouble où à cinquante ans on était déjà un vieillard), on peut comprendre l'importance et l'influence que la religion pouvait avoir sur un homme de cette époque.

DSCN9364Arrière de l'Abbatiale.

Aujourd'hui ouvertes, les murailles fermaient la totalité des cours de l'édifice qui étaient réservées aux moines et autres religieux.

J'ai programmé une visite du Mont Saint Michel, que je connais très bien, et je ferais une page spéciale à cette occasion.

Cependant, le Mont Saint-Michel en été c'est comme le RER parisien aux heures de pointe, c'est la raison pour laquelle je n'y vais qu'en Novembre ou Décembre.

DSCN9366Une des Cryptes. 

Je suppose que les piles qui ont été "rabotées" le furent pour le passage d'un monument important lors de son déplacement, je doute qu'elles aient été édifiées comme tel à l'origine.

Dans bien des édifices, en France, églises, cathédrales ou Châteaux, certaines particularités de ce genre nous font revivre ce que furent les remaniements internes de ces édifices.

Dans certains, surtout les églises, l'autel était construit avant l'édifice en lui-même pour permettre de n'avoir pas à effectuer des manipulations colossales d'installations diverses.

En fait, contrairement à nos constructions modernes, on mettait en place les mausolées d'importance et autres sarcophages et autels divers avant de construire la structure définitive de l'édifice.

Un peu comme si on meublait une maison de maintenant avant d'en construire les murs.

Il y a d'excellents ouvrages à lire sur les méthodes d'habillement internes de ces époques lointaines et des méthodes de construction qui nous paraîtraient, à ce jour, complètement farfelues.

Il y a, à Briançon, une méthode de construction très originale.

100_8908.JPGQui consiste à l'abandon du patrimoine. (Photo IHUEL Jean-Luc du 23/07/2012)

En effet, il y a certainement plus d'un siècle que cette échauguette a été détruite (Guerre de 1870 d'après mes informations)

A noter que la jardinière naturelle qui y poussait n'est plus, ce qui peut laisser entendre que quelqu'un s'est préoccupé de cet endroit sans pour autant y apporter remède.

100_8917.JPGPeut-être la raison ? (Photo IHUEL Jean-Luc du 23/07/2012)

Pour laquelle la planche classée à l'UNESCO n'a pas été correctement remise en place.

Mais les chardons de l'an passé ont disparu aussi.

Allez, attendez encore un peu, on ne peut tout faire à la fois.

Demain balade en ville de Wissembourg et après-demain balade à Briançon au coeur de l'été.

Cette page n'est qu'un petit aperçu des monuments de Wissembourg, nombreux. 

Je viendrais d'ailleurs faire quelques clichés fin Août, une semaine en vieille ville pour ne pas oublier. Et puis j'y ai encore un domicile.

Mais qui peut oublier Briançon après y être venu, il y a des choses qu'on ne trouve nulle part ailleurs.

Bonne journée, ici soleil et ciel bleu, ça change et chacun son tour.

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